Genève, Suiza
Jean-René Ladmiral plaide pour une traductologie productive, centrée sur le travail effectif du traducteur. Cela le conduit à adresser 5 critiques à d’autres approches au sein de la traductologie. 1) Critique de la « traductologie descriptive », qui s’en tient à une approche linguistique et contrastive, comparant les textes originaux et les traductions qu’on en a déjà faites. 2) Critique de la « traductologie inductive ou scientifique », qui poursuit l’illusion d’une connaissance réelle et exhaustive de ce qui se passe dans le cerveau des traducteurs. 3) Critique de l’idée techniciste, pour le moins prématurée, de remplacer le traducteur par l’ordinateur : la traductologie faisant place à une « traductique ». 4) Critique d’un « tournant idéologique » de la tarductologie, qui délaisse le travail sur les réalités de la traduction au profit de chimères idéologiques comme le féminisme, le post-colonialisme, voire un sociologisme, etc…. 5) En revanche, il reste une place à une philosophie de la traduction au sein d’une « traductologie spéculative », à laquelle il reviendra notamment de critiquer l’illusion littéraliste des « sourciers » et de mettre en œuvre la rationalité « cibliste » d’un exercice concret de la pratique traduisante.
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