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Resumen de Pour une lecture polyphonique. Assia Djebar: langage tangage, langage tatouage

Raymond Michel

  • L'étude de la polyphonie, dans la littérature, peut prendre plusieurs voies, par exemple, pour aller vite : analyse de l'intertextualité et de l'interdiscursivité, description de l'inscription dans le texte de voix diverses (allusion, citation, paraphrase)... Ici, le choix a été un peu différent, même s'il présuppose, bien évidemment, les acquis des descriptions que l'on vient de nommer. La problématique majeure de notre parcours critique a été centrée sur ce qui se joue dans une écriture, à prétention littéraire, lorsque le sujet écrivant est aux prises avec plusieurs voix. Le cas d'Assia Djebar, et en particulier son roman L'Amour, la fantasia, nous a paru exemplaire, car il s'articule autour de deux questions essentielles : comment faire entendre les « voix ensevelies » des femmes privées de parole ? comment faire entendre sa voix, originairement arabe et berbère, dans la langue de l'Autre, l'occupant français ? Pour ce faire, après avoir tracé la trajectoire d'Assia Djebar, nous avons tenté de montrer, à propos de L'Amour, la fantasia, quel intérêt nous avions à nous souvenir du sens musical du mot polyphonie. Puis, soucieux de mettre en avant une lecture polyphonique, rappelant la méthode des passages parallèles, si chère à l'herméneutique, il nous a paru opportun de confronter notre texte de référence à d¿autres textes, toujours dans le souci de penser les différentes facettes de la polyphonie quand elle travaille le texte littéraire. Ainsi constamment nous avons sollicité l¿épitexte djebarien, en particulier Ces voix qui m'assiègent. Puis nous avons fait dialoguer le texte romanesque étudié avec différentes notions empruntées à des champs épistémique différents : la psychanalyse, avec la notion de l'entre-deux, comme figure de l'origine (entre-deux-langues, entre-deux-cultures) telle que l'a développée Sibony ; la « critique et la clinique », avec la notion de littérature mineure (peuple mineur, territorialisation et déterritorialisation de la langue, langues mineur et majeur, rhizome...) empruntée à Deleuze et Guattari. Cet éclairage nous a semblé efficace pour, à la fois, décrire une pratique d'écriture (Assia Djebar), et penser d'une façon dynamique la notion de polyphonie en termes d'écriture en acte. Enfin, comme contrepoint de la position et de la posture d'Assia Djebar, il nous a semblé intéressant d'évoquer Le Monolinguisme de l'autre de Jacques Derrida, qui affirme abruptement : « Je n'ai qu'une langue, ce n'est pas la mienne ». Une définition aporétique d'une « polyphonie négative » ?


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