Partant du constat que les élèves sont très tôt capables de faire des observations sur le fonctionnement de la langue et de produire des raisonnements mais ne mobilisent pas toujours des connaissances grammaticales pertinentes dans les tâches scolaires, nous avons tenté de comprendre ce paradoxe en proposant un même questionnaire de la 6e à la 1re. La conception de ce questionnaire est fondée sur trois hypothèses :
¿ le niveau d¿analyse linguistique auquel sont sensibles les élèves dépend des contextes d¿observation proposés ;
¿ il ne correspond pas nécessairement à celui attendu par le professeur ;
¿ les tâches d¿explication ne relevant pas d¿une pratique scolaire courante, du moins à l¿écrit, elles se heurtent à d¿autres procédures, plus mécaniques.
L¿étude longitudinale des réponses permet de vérifier ces hypothèses, tout en montrant une progression constante des réponses justes, qui se stabilisent autour de 75% en 1re STT et de 100% en 1re S. Des différences apparaissent selon que les observations demandées portent sur la grammaire de phrase ou relèvent du texte et du discours, mais aussi, selon que les faits observés peuvent ou non être corrélés avec des termes grammaticaux connus, ces derniers faisant souvent écran. L¿étude permet de dégager quatre profils d¿élèves, présents aux différents niveaux d¿enseignement dans des proportions variables. Le profil médian se caractérise par une capacité à mobiliser des connaissances « intuitives » sur la langue, souvent en décalage avec des savoirs métalinguistiques en partie « fossilisés », une terminologie plus ou moins stabilisée et des procédés d¿identification sollicités de façon quasi mécanique.
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