Les frontières de la communication explosent. Les nouvelles techniques se moquent des limites des États et l'exiguïté des territoires du Vieux Continent pousse à la création d'un marché à la dimension de l'Europe. Ce dernier, seul, pourrait permettre l'éclosion d'une industrie de la communication capable de rivaliser avec les concurrents d'outre-Atlantique qui, grâce à la tête de pont anglaise et par l'intermédiaire de filiales ou de partenariats, développent une stratégie d'implantation en profondeur dans les rouages des audiovisuels nationaux. Face à cette évolution, les groupes de communication, en Europe, s'organisent et occupent les premiers créneaux pour être en situation de dominer les marchés futurs. Peu nombreux, ils viennent d'horizons divers; ils parient sur l'avenir et ébauchent des réseaux de diffusion transfrontalière en forme de networks à l'américaine. Selon Alain Le Diberder, à terme, "le meilleur facteur de résistance serait alors constitué d'un oligopole privé (Berlusconi, Maxwell, Murdoch), qui se partagerait l'Europe et chercherait en premier lieu à asseoir ou créer sa part de marché publicitaire sur son pays d'origine: Berlusconi en Italie, Maxwell en Grande-Bretagne, la France et la République fédérale d'Allemagne restant à prendre".
Pour le moment onze groupes semblent être en mesure de relever le défi international, chacun avec des armes et des stratégies propres.
Dans cette bataille pour la communication de demain que devient l'usager? Se préoccupe-t-on encore de ses jugements? Michel Souchon analyse la demande du téléspectateur européen, à partir des pratiques présentes.
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