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Les musées au Maroc pendant le protectorat, entre science et colonialisme

    1. [1] Muséologue Chercheur
  • Localización: Hesperis Tamuda, ISSN 0018-1005, Nº. 59, 1, 2024, págs. 104-121
  • Idioma: francés
  • Títulos paralelos:
    • Museums in Morocco during the Protectorate, between Science and Colonialism
  • Enlaces
  • Resumen
    • English

      This article presents an in-depth study of the situation of museums created during the French protectorate in Morocco with a colonial purpose, even if the founders of these museums claim to have followed scientific methods in the presentation of ethnographic and archaeological collections. In the XIXth century, we know that the most of colonial powers had tried to adapt the Human Sciences to the objectives of their colonial expansion by encouraging several groups of researchers to conduct research in colonized regions (or candidates for colonization). They tried to demonstrate the need for a direct intervention in these areas, either to spread Western “civilization” or to preserve and develop the existing heritage elements.

      In Morocco, this kind of researches carried out by members of “scientific” exploration (espionage) missions, had led to the creation of an important documentation about the art and history of Morocco. Information from this fund was widely used by the French employees of antiquities and indigenous arts services of the French Protection to document and present collections exhibited in archaeological and ethnographical museums. However, the purpose of creating these institutions was not only for scientific documentation, but also for transmitting many concepts related to the historical role of France (since Roman Empire) in the dissemination of “civilization” in Morocco and the modernization of its ancient institutions and its ancient artisanal production. This propaganda was orchestrated through a monopoly of museum discourse which was formulated exclusively by French officials.

    • français

      Cet article propose une lecture critique de la situation des musées créés à l’époque du protectorat français au Maroc comme porteurs d’un discours à caractère colonial, même si les fondateurs de ces musées affirment avoir suivi des méthodes scientifiques dans la présentation des collections ethnographiques et archéologiques. Au XIXème siècle, la plupart des puissances coloniales avaient essayé d’adapter les sciences humaines aux objectifs de l’expansion coloniale en encourageant plusieurs groupes de chercheurs à mener des recherches dans les régions colonisées (ou candidats à la colonisation), pour démontrer la nécessité d’une intervention directe dans ces zones, soit pour étendre la “civilisation” occidentale ou encore pour préserver et rénover les procédés de la production artisanale existante.

      Au Maroc, ces recherches menées par les membres de missions (d’espionnage) d’exploration “scientifiques” avaient mené à la constitution d’un fond documentaire important sur l’art et l’histoire du Maroc. Les connaissances de ce fond étaient largement utilisées par les services des antiquités et des arts indigènes du protectorat français pour documenter et présenter les collections dans plusieurs musées qui exposaient des éléments du patrimoine archéologique et ethnographique et aussi d’histoire naturelle. Mais le but de la création de ces institutions n’était pas seulement à visée de documentation scientifique, mais aussi dans le but de transmettre un ensemble de concepts liés au rôle historique de la France (depuis l’époque romaine) dans la diffusion de la “civilisation” au Maroc et la modernisation de ses anciennes institutions et son ancienne production artisanale. Cette propagande coloniale était orchestrée à travers un monopole du discours muséal qui était formulé exclusivement par les responsables français dans ces musées.


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