Rues d’enfances, souvenirs sensibles: Georges Perec et Robert Bober en quête de mémoire

• Julien Roumette ^[1]
  1. [1] Université de Toulouse – Jean Jaurès
• Localización: Litteratures, ISSN 0563-9751, Nº. 89, 2024 (Ejemplar dedicado a: Géographie sensible), págs. 199-214
• Idioma: francés
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    Robert Bober and Georges Perec both grew up in working-class neighbourhoods on hilltops in Paris. They also shared a taste for strolling. But the trauma of war and deportation made their relationship with the streets of their childhood difficult and incomplete. It is dominated by the feeling of being a stranger in one's own city. The sensitive geography that their works sketch out is therefore paradoxical, both moving and painful. For them, there is no refuge in nostalgia, but a state of inner exile that also opens them up to the present. The dialogue between the two writers, which began with the film documentary Récits d’Ellis Island, continues through the work of Robert Bober, particularly his latest book, Il y a quand même dans la rue des gens qui passent.

  • français

    Robert Bober et Georges Perec partagent une enfance parisienne dans des quartiers populaires situés sur des buttes. Ils ont aussi en commun le goût de la flânerie. Mais le traumatisme de la guerre et des déportations a rendu leur rapport aux rues de leurs enfances difficile et lacunaire. Il est dominé par le sentiment d’être étranger dans sa propre ville. La géographie sensible que leurs œuvres dessinent est donc paradoxale, à la fois émue et douloureuse. Pour eux, il n’est pas de refuge dans la nostalgie, mais un état d’exil intérieur qui les ouvre aussi au présent. Le dialogue entre les deux écrivains, initié lors de la réalisation de Récits d’Ellis Island, se continue à travers l’œuvre de Robert Bober et notamment son dernier livre, Il y a quand même dans la rue des gens qui passent.