Si l’influence de Faulkner sur Giono est désormais connue et analysée par la critique, celle de Proust l’est nettement moins. Pourtant, Giono a lu et relu Proust. Il l’évoque dans une lettre de 1926 à Lucien Jacques, et dans son Journal, il affirme l’avoir lu « au moins dix fois soigneusement ». Certaines de ses œuvres portent la marque de cette lecture. Dans Jean le bleu, Giono semble bien suivre les chemins ouverts par Proust dans « Combray » : la découverte de la sensualité est associée à celle de la littérature, et le récit d’enfance est pleinement un apprentissage de la création, ainsi qu’une exploration du monde naturel. Si Noé, comme Le Temps retrouvé, est le roman du romancier, avec Mort d’un personnage, Giono se souvient de la mort de la grand-mère dans Le Côté de Guermantes.
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