Cet article se donne pour objectif d’analyser l’articulation entre l’imaginaire du paysage développé par Germaine de Staël dans Corinne et l’émergence d’une esthétique de l’art musical qui alimente son écriture. Proposant une relecture de la scène de Tivoli (livre VIII, chap. IV du roman), l’auteure cherche à la resituer dans le contexte des débats esthétiques des alentours de 1800 qui mènent à une redéfinition profonde des représentations culturelles et picturales du paysage, dotées désormais d’une nouvelle « musicalité ». L’imaginaire de Mme de Staël apparaît comme porteur d’une véritable anthropologie musicale du paysage qui lui permet de creuser la complexité du vécu intime des personnages et d’y intégrer cette part de l’innommable dont l’éruption du Vésuve constitue une figuration.
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