Arrondissement de Bordeaux, Francia
Between 1957 and 2008, the British translator Barbara Bray (1924-2010) translated some eighty texts – novels, plays, essays – from French into English. She collaborated with great playwrights and filmmakers like Harold Pinter, Joseph Losey, and Samuel Beckett. She is still one of the main English voices of Marguerite Duras, whose texts she began to translate in 1958. Yet, despite such remarkable collaborations, and while Barbara Bray’s name is known amongst specialists of Beckett, Pinter or Duras, her work as such has been overlooked. In order to make it visible and measure Bray’s contribution to the “world republic of letters” (Casanova), it is necessary to constitute a “translator’s archive” (Guzmán), seen as a heterogeneous set of texts made up of translations, testimonies, paratexts, manuscripts, and unpublished material of various kinds such as letters, notes or contracts. In Bray’s case, the papers of the British publisher John Calder, which are held at the Lilly Library in Bloomington, Indiana, USA, are an important element. This article focuses on Le Marin de Gibraltar published by Duras in 1952 in France and translated into English by Bray in 1966 to coincide with the 1967 release of Tony Richardson’s film starring Jeanne Moreau. The Calder and Boyars collection comprises the translator’s manuscript, two sets of proofs, and the correspondence between Bray and Calder. These documents reveal the key role played by the translator as an intermediary between Duras and her English publisher, as well as the agonistic context and the many negotiations that took place during the editorial process prior to the publication of the novel in English. The analysis of the variants present in these documents also sheds light on Bray’s translatory project (Berman) and on her attempts to transpose the musicality of Duras’s writing.
Entre 1957 et 2008, la traductrice anglaise Barbara Bray (1924-2010) traduisit environ quatre-vingts textes – romans, pièces, essais – du français vers l’anglais. Elle collabora avec de grands noms du théâtre et du cinéma comme Harold Pinter, Joseph Losey ou Samuel Beckett. Elle est encore aujourd’hui l’une des principales voix anglophones de Marguerite Duras, dont elle commença à traduire les textes en 1958. Or, malgré ces collaborations remarquables, et si le nom de Barbara Bray est connu dans les cercles beckettiens, pinteriens ou durassiens, son travail en tant que tel est peu étudié. Il s’agit, pour rendre visible ce travail, et ainsi comprendre la contribution de Bray à la « république mondiale des lettres » (Casanova), de constituer une « archive de traducteur » (Guzmán) vue comme un ensemble hétéroclite de textes comprenant des traductions, témoignages, paratextes, manuscrits et inédits de nature diverse comme des lettres, notes ou contrats. Dans le cas de Bray, parmi cette archive, se trouve le fonds de l’éditeur britannique John Calder conservé à la Lilly Library à Bloomington dans l’Indiana aux États-Unis. Nous nous penchons ici sur le roman Le Marin de Gibraltar de Duras paru en 1952 en France et traduit en anglais par Bray en 1966 pour coïncider avec la sortie en 1967 du film de Tony Richardson avec Jeanne Moreau. Pour ce texte, le fonds comporte le translator’s manuscript, deux séries d’épreuves, ainsi que la correspondance entre Bray et Calder. Ces documents révèlent le rôle clé joué par la traductrice comme intermédiaire entre Marguerite Duras et son éditeur anglais, ainsi que le contexte agonistique et de négociation permanente qui a entouré tout le travail éditorial en amont de la publication du roman en langue anglaise. Le dépouillement des variantes présentes dans ces documents permet en outre d’éclairer la visée traductive (Berman) de Bray et le travail stylistique mis en oeuvre pour rendre au mieux la musicalité de l’écriture de Duras.
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