Une perspective gramscienne sur les mouvements socialux

• Rossana Reguillo ^[1]
  1. [1] Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Occidente (ITESO)
• Localización: Alternatives Sud, ISSN 1026-2253, Vol. 1, Nº. 4 (L’apparition de nouveaux acteurs sociaux a fasciné ces dernières années de vastes cercles de la pens), 1994 (Ejemplar dedicado a: Les mouvements sociaux en Amérique latine), ISBN 2-7384-3027-9, págs. 75-92
• Idioma: francés
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  • Dans le domaine des sciences sociales, l'apport gramscien au déblocage, à partir du marxisme, de la question culturelle et sa contribution à l'étude des cultures populaires, ont été reconnu par tous. Mais ilest poutant important de souligner que l'intérêt d'Antonio Gramsci est avant tout politique: sa préoccupation centrale était d'étudier la densité culturelle du peuple, condition nénessaire pour que ce dernier puisse accéder à une conception intégrale et criqtique du monde.

    Si l'on conidère Gramsci en tant que stratège politique, ce sont les blocages et déblocages que l'idéologie provoque dans le compotement politique des masses qui importent. L'idéologie, en suivant cette pensée, n'est plus seulement vision, mais aussi action, les premières orientant les secondes. Par ailleurs, les conceptions du monde se concrétisent dans des matériaux idéologiques tel la presse, l'école, les moyens de communication qui forment l'opinion publique. Cette matérialisation idéologique ne renforce pas seulemente les visions du monde mais contribue également à legitimer les intérêts des différents groupes sociaux.

    Dans cette optique, Gramsci considère que c'est la société civile qui oriente la dynamique sociale, par le consensus et l'hégémonie, condition même de l'existence d'un ordre social. C'est donc l'ascendance culturelle de la classe dominante qui garantit la stabilité de l'ordre capitaliste. Or, comme les idées et les opinions ne naissent pas de manière spontanée, mais qu'elles ont des lieux de genèse, d'irradiation, de diffusion et de persuasion, il est dès lors important de savoir quels sont le points névralgiques du système pour pouvoir les conquérir.

    La construction progressive de l'hégémonie des classes subalternes passera donc une rupture avec la conscience sublaterne existante et par la libération des subjjectivités, ce qui implique un projet de transformation culturelle. Dans les nouveaux mouvements sociaux on peut apercevoir les premiers germes de cette subjectivité émancipatrice.