Ayuda
Ir al contenido

Dialnet


Resumen de De l’inaccessibilité des collections scientifiques au Maroc (XXème-XXIème siècles)

Adrien Delmas

  • français

    Cet essai est d’abord un témoignage relatif à deux restitutions récentes de collections archéologiques de la France au Maroc. De retour à Rabat, elles permettent d’éprouver et de commencer à dessiner, en creux, l’absence des collections nécessaires aux recherches archéologiques et historiques sur le Maroc et le Maghreb plus généralement. L’enjeu de cet essai est bien là: il propose de substituer à la seule accumulation de témoignages sur l’inaccessibilité des collections scientifiques maghrébines, inaccessibilité dont nous faisons l’expérience quotidienne dans nos pratiques d’historien ou d’archéologue au Maroc, un projet d’histoire en bonne et due forme, capable de faire des collections et de leur conditions matérielles et sociales d’accès, au fil du temps, un objet de recherche. Les restitutions récentes rapportées ici sont mises bout à bout avec d’autres trajectoires historiques de collections, pour les inscrire dans une histoire plus longue de la fragmentation et de la dispersion matérielle des collections scientifiques au cours du XXème siècle marocain. En ouvrant quelques pistes de recherche sur des collections particulières avant et après l’indépendance de 1956 (manuscrits, imprimés et archives), cet essai voudrait montrer que la continuité des institutions scientifiques (bibliothèques, universités, archives, services archéologiques etc.) n’a pas abouti, bien au contraire, à la continuité, l’intégrité et l’accessibilité de leurs collections. Une histoire minutieuse des collections maghrébines tout au long du XXème siècle permettrait de mieux comprendre la situation dont nous héritons, mais aussi d’imaginer une politique de coopération scientifique beaucoup plus ambitieuse que celle que nous connaissons, au-delà du seul horizon des restitutions, réalisées ou à venir

  • English

    This essay is first of all a testimony concerning two recent restitutions of archaeological collections from France to Morocco. Back in Rabat, they allow us to experience and begin to sketch, in hollow, the absence of collections necessary for archaeological and historical research on Morocco and the Maghreb more generally. The challenge of this essay is to replace the mere accumulation of testimonies on the inaccessibility of Maghrebian scientific collections − an inaccessibility that we experience daily in our practice as historians or archaeologists in Morocco with a proper history project, capable of transforming the collections and their material and social conditions of access, over time, into a subject of research. The recent restitutions reported here are placed end to end with other historical trajectories of collections, in order to ground them in a longer history of the fragmentation and material dispersion of scientific collections during the Moroccan twentieth century. By opening up a few avenues of research on particular collections before and after independence in 1956 (manuscripts, printed books, and archives), this essay would like to show that the continuity of scientific institutions (libraries, universities, archives, archaeological services, etc.) did not result, on the contrary, in the continuity, integrity, and accessibility of their collections. A meticulous history of Maghrebian collections throughout the twentieth century would allow us to better understand the situation we are inheriting, but also to imagine a policy of scientific cooperation much more ambitious than the one we know, beyond the sole horizon of restitutions, completed or to come.


Fundación Dialnet

Dialnet Plus

  • Más información sobre Dialnet Plus