The guiding issue of this study is to sketch the outline of a critical confrontation between two theories of feeling, that of Hegel on the one hand, and that of Straus on the other. In both cases, these two protagonists describe the genetic-sensory process of the emergence of consciousness. First of all, in order to lay the groundwork for this comparison, we will construct a historical problematic which will be rooted in an examination of the main, essentially Cartesian, presuppositions of objective psychology as presented by Straus. At the outset, it should be noted that in his history of psychology Straus does not mention the Hegelian theory of feeling, even though Straus knows, to quote him , the work of the Stuttgart philosopher. However, in his Anthropology (First Moment of the Subjective Mind) Hegel reveals elements worthy of interest as regards a rapprochement with Straus' theory of feeling. This problematic will therefore be followed by a philosophical problematic which, starting from the Straussian and Hegelian theories, will question the sensitive ontogeny of consciousness. We will seek to know to what extent Hegel, who in Anthropology has the idea of a new empirical science, a psychic physiology, anticipates Straus' criticism of contemporary psychology. After which Straus' theory of feeling will be considered, which will also reveal Hegel's extreme topicality on this issue. Finally, we will conclude by addressing the reasons why both Hegelian anthropology and Straus' phenomenology are fundamentally different from any kind of phenomenology based strictly on the primacy of intentionality and burdened with a I think constituent, but not constituted.
La problématique directrice de cette étude vise à dessiner l’ébauche d’une confrontation critique entre deux théories du sentir, celle de Hegel d’un côté, et celle de Straus de l’autre. Dans les deux cas, ces deux protagonistes décrivent le procès génético-sensitif d’émergence de la conscience. Tout d’abord, pour poser les jalons de cette comparaison, nous construirons une problématique historique qui s’ancrera dans un examen des principaux présupposés, essentiellement cartésiens, de la psychologie objective tels qu’ils sont présentés par Straus. D’emblée, il faut constater que, dans son histoire de la psychologie, Straus ne mentionne pas la théorie hégélienne du sentir, alors même que Straus connaît, pour le citer2, l’œuvre du philosophe de Stuttgart. Pourtant, dans son Anthropologie (premier moment de l’Esprit subjectif) Hegel dévoile des éléments dignes d’intérêt quant à un rapprochement avec la théorie straussienne du sentir. Cette problématique sera donc, dans un deuxième temps, suivie d’une problématique philosophique qui s’interrogera, à partir des théories straussienne et hégélienne, sur l’ontogenèse sensitive de la conscience. Nous chercherons à savoir dans quelle mesure Hegel, qui dans l’Anthropologie a l’idée d’une nouvelle science empirique, une physiologie psychique, anticipe la critique de Straus à l’égard de la psychologie contemporaine. Après quoi sera envisagée la théorie straussienne du sentir qui révèlera aussi l’extrême actualité de Hegelsur cette question. Enfin, nous conclurons en abordant les raisons d’après lesquelles tant l’anthropologie hégélienne que la phénoménologie de Straus se séparent foncièrement de tout type de phénoménologie fondée strictement sur le primat de l’intentionnalité et accablée à un je pense constituant, mais pas constitué.
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