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Resumen de Les pronoms « neutres » et leur référence à des procès en français parlé

Laure Anne Johnsen

  • English

    The aim of this paper is to shed some light on anaphoric “neuter” pronouns in spoken French (mainly ce, ça, and le), when they refer to eventualities, i.e., entities typically denoted by verbal constructions, which are usually subcategorized as events, states, facts, situations, etc.:

    (1) à cinq heures de l’après-midi, faut te mettre dans la tente parce que là, tu as les moustiques qui viennent partout. Donc ça c’est l’horreur. (PFC, Genève) ≈ at five pm, you need to get inside the tent because out there there are mosquitos coming from everywhere. So that is awful.

    These pronouns are productive in the designation of processes – which are entities that lack a conventional name – because they do not need their referent to be categorized. The anaphoric procedure is considered in a cognitive-constructive approach of discourse. The existing semantic typologies, which arise from a philosophical and logical tradition, show their limits with respect to the spoken data. Those data reveal that processes are treated as under-specified and malleable entities. The particular nature of these discourse objects and their construction are explored, from the expression of a “propositional” content via one (or more) verbal construction(s) to the reference to this content or to another content that derives from it, by means of an anaphoric pronoun: in other words, what happens between syntax and discourse? At what stage does the expressed content become a discourse object? Some clues are provided with recourse to the notions of referential activation and referentialvalidity.

  • français

    Cet article se propose de documenter le fonctionnement anaphorique des pronoms dits « neutres » (essentiellement ce, ça et le) dans des extraits de français parlé, lorsqu’ils réfèrent à des procès, i.e. des états-de-choses typiquement dénotés par des constructions verbales et dont la classe est souvent subdivisée en catégories telles que les événements, les états, les faits, les situations, etc. :

    (1) à cinq heures de l’après-midi, faut te mettre dans la tente parce que là, tu as les moustiques qui viennent partout. Donc ça c’est l’horreur. (PFC, Genève) Ces pronoms sont productifs dans la référence aux procès, entités dépourvues de dénomination conventionnelle, notamment parce qu’ils ne présentent pas leur référent comme étant catégorisé. La référence anaphorique est envisagée dans une perspective cognitive-constructiviste du discours. Les typologies existantes sur les procès, d’inspiration philosophique et logique, montrent des limites face aux données en présence. Les exemples considérés révèlent que les procès sont traités comme des entités sous-spécifiées, relativement malléables. Une attention particulière est portée sur la nature et sur la construction de ce type d’objets, entre le moment où un contenu est exprimé via une (ou plusieurs) construction(s) verbale(s) et le moment où le locuteur réfère, au moyen d’un pronom anaphorique, à ce contenu ou un à contenu qui en dérive : autrement dit, que se passe-t-il entre la syntaxe et le discours ? A quel moment le contenu en question devient-il objet-de-discours ? Quelques pistes de recherches sont proposées à travers le recours aux notions d’activation référentielle et de validité référentielle.


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