Les multiples avantages de l’exposition aux espaces verts urbains (EVU) étant de mieux en mieux reconnus, les politiques de renaturation sont devenues une composante importante de l’agenda politique urbain. La plupart des stratégies de ciblage des futurs EVU sont fondées sur la recherche d’une répartition égale des espaces verts urbains entre les résidents. Ces stratégies supposent implicitement que le développement de tout type d’EVU aura le même effet sur le bien-être des citoyens, à condition que leur accès soit garanti. Cet article interroge cette hypothèse en caractérisant la demande en EVU et en spécifiant les caractéristiques recherchées selon les profils sociodémographiques des habitants. Pour cela, nous avons réalisé une expérience de choix discrets basée sur des temps de trajets mesurant les arbitrages entre différents attributs constitutifs des EVU (couvert forestier, taille, forme, accessibilité) et le temps de trajet que les habitants accepteraient d’effectuer pour se rendre dans un espace vert fictif. Nous montrons que l’ensemble des résidents a une désutilité à choisir l’option «rester à la maison» plutôt qu’un scénario de développement d’un EVU, en particulier lorsque l’EVU contient des arbres. Cette désutilité est cependant beaucoup plus élevée chez les habitants des banlieues, vivant dans des municipalités à faibles taux d’urbanisation et à loyers modérés. Par ailleurs, le budget temps global consacré pour atteindre un EVU est beaucoup plus faible pour les habitants des centres-villes que pour ceux des banlieues. Enfin, les habitants des zones moins urbanisées accordent une plus grande valeur aux grands EVU (> 1,5 hectares), tandis que les habitants des centres-villes ne semblent pas être influencés par cette caractéristique. Les résultats suggèrent que les stratégies basées sur des critères d’accès gagneraient à être différenciées en fonction du taux d’urbanisation des villes, car les habitants des centres-villes semblent mieux valoriser des EVU proches et nombreux mais pas nécessairement grands, tandis que les habitants des banlieues valorisent des EVU plus grands, même lorsqu’ils sont plus éloignés
As the multiple benefits from exposure to urban green spaces (UGSs) are increasingly acknowledged, urban greening policies have become an important component of the urban political agenda. Most targeting strategies of future UGS development are based on the pursuit of an equal distribution of UGSs among residents. These strategies implicitly assume that the development of any type of UGS will have the same effect on citizens’ well-being, provided that their access is guaranteed. This paper questions this assumption and addresses the demand side of urban greening policies by evaluating which UGS characteristics are sought by urban dwellers. We apply a travel time-based discrete choice experiment (DCE) to capture the trade-offs between UGS characteristics (e.g., tree cover, size, presence of water, accessibility) and the travel time that citizens are willing to spend to reach a hypothetical UGS compared to a “stay at home” option. We discover that all the respondents have a disutility in choosing the “stay at home” option instead of a scenario of UGS development, especially when the UGS contains trees. This disutility is however much higher among outer-suburb inhabitants living in municipalities with relatively lower urbanization levels and rent prices. Further, the overall time budget dedicated to reach a UGS is much lower for inner-city residents compared to outer-suburb inhabitants. Inhabitants living in less urbanized areas place a higher value on a large UGS (> 1.5 hectares), while residents living in city centers do not seem to be influenced by this UGS characteristic. Our results suggest that strategies based on access criteria would benefit from being differentiated according to the urbanization levels of cities, as the inhabitants of city centers value nearby and multiple UGSs but not necessarily large UGSs, while the inhabitants of outer suburbs value larger UGSs, even when located farther away.
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