Dans un contexte de revivification des réseaux de la Tijaniyya, confrérie musulmane très vivace dans toute l’Afrique saharo-sahélienne, le tourisme religieux lié aux mouvements pèlerins vers Fès, « pôle » de la confrérie, imprime des marquages particuliers dans l’espace fassi et fortifie parallèlement d’autres topographies sacrées. L’essor du tourisme religieux est remarquable sur les hauts-lieux de la Tijaniyya de l’Afrique subsaharienne au Maghreb. Ce tourisme s’inscrit dans le cadre des pratiques vivantes de l’islam. Il croise aussi d’autres pratiques touristiques, profanes celles-là, dont l’essor a directement suivi la distinction de Fès au label UNESCO du Patrimoine mondial de l’Humanité. Touristes religieux et touristes profanes cheminent en quête du sacré ou en quête du patrimoine institutionnel sur des itinéraires balisés, mais ils ne se rencontrent guère. En effet, à Fès, la gestion touristique des lieux saints se fait sur la base d’une ségrégation par l’interdiction d’entrée dans les mosquées aux touristes profanes qui sont d’ailleurs les seuls à être désignés comme « touristes ».
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