Países Bajos
The global turn is central to the study of Europe’s many migration histories—outwards, inwards, and internal—and encompasses transatlantic, imperial and post-imperial, and other global arenas. Benefitting from a wealth of pathbreaking scholarship that often focuses on macro-level histories, this article advocates zooming in on individual interpretations and experiences. By doing so, it argues, historians can open up nuanced perspectives that risk becoming submerged in studies where, rather paradoxically, actual migrants are displaced by an emphasis on overarching migration phenomena. Taking the late-modern era as its focus, it traces the global dimensions of two lives spanning almost two centuries to open out broader questions, not least about race and ethnicity. Jacob Riis (1849-1914) and Gérald Bloncourt (1926-2018) were both leading documentary photographers who shared a deep commitment to social reform and the amelioration of working-class conditions. Each recorded migration histories on camera and in writing, thereby enabling an analysis of multi-media representations emanating from the same source. That both were of migration backgrounds themselves—Riis having moved from Denmark to the United States and Bloncourt from Haiti to France—renders the images and texts they created particularly resonant. Their own origins and mobile lives proved crucial to their interpretations of the wider flows of people that have connected Europe with different global settings—and continue to do so today.
Le tournant global est au cœur de l’étude des nombreuses histoires migratoires de l’Europe – qu’il s’agisse de migrations extra-, intra- ou infra-européennes – et inclut les espaces transatlantiques, impériaux et post-impériaux ainsi que d’autres arènes mondiales. Bénéficiant d’un grand nombre de travaux novateurs souvent centrés sur des histoires au niveau macro, cet article prône un cadrage plus serré portant sur les interprétations et les expériences individuelles. Ce faisant, il soutient que les historiens peuvent ouvrir des perspectives nuancées, qui risquent cependant d’être submergées au sein d’études où, paradoxalement, les migrants réels se trouvent supplantés en raison de l’accent mis sur les phénomènes migratoires globaux. Focalisé sur la fin de l’ère contemporaine, l’article retrace les dimensions globales de deux vies s’étendant sur près de deux siècles afin de soulever des questions plus larges, notamment sur la race et l’ethnicité. Jacob A. Riis (1849-1914) et Gérald Bloncourt (1926-2018) étaient d’éminents photographes documentaires qui partageaient un profond engagement pour la réforme sociale et l’amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière. Ils ont tous deux enregistré des histoires de migration via leurs appareils photographiques et leurs écrits, permettant ainsi une analyse des représentations multimédias issues d’une même source. Le fait qu’ils soient eux-mêmes issus de la migration (Riis a quitté le Danemark pour les États-Unis, et Bloncourt Haïti pour la France métropolitaine) donne une résonance particulière aux images et aux textes qu’ils ont produits. Leurs propres origines et leurs vies mobiles se sont avérées cruciales pour leurs interprétations des flux de personnes plus larges qui ont relié l’Europe à différents contextes mondiaux – et qui continuent de le faire aujourd’hui.
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