Les partis islamistes sont-ils les seuls à mobiliser la ressource religieuse ? S’appuyant sur notre travail de terrain en Tunisie (entre 2011 et 2018) sur la question du rapport entre État et religion ainsi que sur la littérature portant sur la sociologie des partis politiques, cet article se propose de tenir compte des stratégies électorales d’Ennahda et de Nidaa Tounes, les partis vainqueurs des deux premières élections libres du pays. Avec l’émergence du parti Nidaa Tounes en 2012, ce parti et notamment son président Béji Caïd Essebsi arrivent à contrecarrer l’hégémonie culturelle des islamistes (qui jusque-là avaient le monopole du discours sur l’islam) par les urnes en choisissant de s’associer avec des professionnels de la politique et universitaires spécialistes de l’islam ainsi qu’avec un groupe d’hommes de religion opposés à l’islamisme et le salafisme.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados