Based on European testimonies, on-site photographs and colonial memories, this article studies the « cemeteries of the conquest » in Central Africa from the 1880s to the 1900s, i. e. all the funerary sites that were set to gather and honor the remains of European soldiers hired by the Congo Free State in order to occupy this vast colonial territory. After describing funerary practices before the burial, this research dwells on the different forms taken by these cemeteries, from individual and collective isolated graves to greater funerary spaces in urban centers, and also reflects on the implementation of commemorative signs. It insists on the circulation of funerary practices from European societies, especially by the foundation of closed and hygienist cemeteries. It also shows how political those funerary spaces were as both source of tensions and contestations coming from local populations as well as quintessential memorial site for families, soldiers and colonial authorities
À partir de témoignages européens, de photographies prises sur place et de souvenirs des acteurs de l’époque, cet article étudie les « cimetières de la conquête » en Afrique centrale des années 1880 aux années 1900, à savoir tous les sites funéraires mis en place pour recueillir et honorer les dépouilles des militaires européens engagés par l’État indépendant du Congo pour occuper ce vaste territoire colonial. Après avoir décrit les pratiques funéraires précédant l’enterrement, cette étude met en perspective les différentes formes prises par ces cimetières, depuis la tombe individuelle et collective isolée jusqu’aux plus grands espaces funéraires des centres urbains, en passant par tous les signes commémoratifs mis en place. Elle insiste en particulier sur les pratiques funéraires importées d’Europe, en particulier dans la mise en place d’un cimetière clos et hygiéniste. Elle montre également le caractère fondamentalement politique de ces espaces funéraires, sources de tensions et de contestations avec les populations autochtones mais aussi lieux de mémoire essentiels pour les familles, les militaires et l’État colonial
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