This article looks at the frequent failure of memory in fictional representations of cemeteries from the second half of the 19th century, which continuously disturb, while bearing witness to, the commemorative rituals that came into existence at the turn of the century. If cemeteries then became the locus of a new « religion of memory », whereby the living ensured the survival of the dead, novelists most often depict them as realms of oblivion. New questions seem to have been posed by the novel’s opening up to ordinary lives : can these lives be memorable, and what can the novel do for its own characters’afterlives ?
Cet article propose d’étudier les nombreux échecs de la mémoiremis en scène dans les cimetières du roman français de la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, ce corpus ne cesse de remettre en question, en même temps qu’il en témoigne, les pratiques commémoratives qui s’établissent à partir du tournant du siècle. Si les cimetières se mettent alors à accueillir une « religion du souvenir », où la mémoire des morts est assurée par les vivants, les romanciers les représentent le plus souvent comme des lieux d’oubli. L’ouverture du roman aux existences ordinaires s’accompagnerait ainsi dans les oeuvres même d’un questionnement sur ce que celles-ci peuvent avoir de mémorable et sur le rôle du genre dans la postérité de ses personnages
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