Dans le monde des hommes du fer pyrénéens, les temporalités, les échanges et les espaces ne sont pas les mêmes pour tous. Pour se fournir en minerai et charbon de bois, les industriels mobilisent différents réseaux. Ainsi se dessinent plusieurs aires d’approvisionnement très individualisées, conjuguées avec différentes échelles : de la mine de Rancié à un vaste bassin sidérurgique, de la forge à la forêt landaise, du versant français au versant espagnol. La commercialisation des fers bruts en barres tourne le dos aux Pyrénées. Certes, plusieurs courants secondaires existent, certains vers l’Espagne de façon licite ou en contrebande. Mais l’essentiel se fait vers Toulouse qui redistribue le métal sur un grand marché régional. Au XIXe siècle, l’industrie naissante de la cémentation donne au marché une dimension nationale. La complexité de la géographie et des pratiques commerciales a été un gage de pérennité pour la sidérurgie directe ariégeoise.
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