Trois documents, uniques en leur genre, sont à la base de l’étude envisagée : il s’agit de trois cahiers de péage sur la frontière aragonaise, conservés aux archives de la Députation provinciale de Sarragosse : le cahier de Sallent 1636, le cahier de Torla 1642 et le cahier de Canfranc 1642. Sources complétées, pour la même période, c’est-à-dire le milieu du XVIIe siècle, par les actes notariés du Lavedan (Luz, Argeles, et Arrens). Ces documents nous permettent d’évaluer de façon précise la nature des échanges entre Béarn et Bigorre d’un coté et Aragon de l’autre. Les toiles et leurs dérivés (draps, serviettes, chemises, etc.) ont une importance prépondérante. Les produits animaliers (bêtes sur pied, cuirs, salaisons, beurre et fromages) viennent ensuite. Passent également d’innombrables objets de petite quincaillerie ou de bimbeloteries pas toujours faciles à identifier. Une certaine spécialisation peut être relevée pour chacun des péages. D’où viennent ces marchandises ? Où vont-elles ? La question n’est qu’en partie résolue. Les marchands sont également en partie identifiés. Les archives notariales permettent de suivre au cours du XVIIe siècle quelques familles de remarquables marchands du val d’Azun notamment. Cet aspect de la recherche est cependant loin d’être terminé actuellement. Les entrées Aragon-France sont incroyablement faibles et permettent de supposer que la contrebande complétait ce vide en partie sans doute, et que le numéraire aragonais était présent dans les vallées pyrénéennes françaises de façon non négligeable.
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