Le haut Pays de Foix moderne est économiquement en relation avec les terres situées de l’autre côté de la frontière politique et peut apparaître comme un observatoire des relations commerciales terrestres entre royaume de France et péninsule Ibérique. Cet espace s’organise autour de petits centres urbains de marchés et foires, peuplés de 1 000 à 1 500 habitants, que sont Tarascon et Ax, ou Puigcerdà et la Seu d’Urgell, de l’autre côté des Pyrénées. Ce texte s’intéresse aux pratiques du commerce, aux périodes d’échanges, à la question de la spécialisation. La documentation dont nous disposons ne permet pas d’aborder précisément l’importante question de la quantification des échanges, même si quelques indices pourront nous entraîner sur la voie d’hypothèses concernant l’importance relative des produits rencontrés. Le commerce transfrontalier, observé depuis le nord de la frontière, a connu une évolution dans laquelle les événements politiques et militaires ont pu jouer un rôle. Le mouvement général indique un changement dans le sens des flux, au profit du commerce du nord vers le sud, et finalement, à l’extrême fin du XVIIe siècle, une quasi-disparition des échanges enregistrés chez les notaires. Pour ce qui concerne les mécanismes et la place occupée par ces terres frontalières, le haut Pays de Foix s’insérait dans les grands réseaux commerciaux qui reliaient le Languedoc et la Gascogne à la péninsule Ibérique, et dans lesquels les marchands auvergnats et limousins, voire béarnais jouaient un rôle d’intermédiaires indispensables.
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