La poésie chez Schopenhauer: sommet de l’art ou éloge d’un monde dépourvu d’être?

• Autores: Cristiana Philipps
• Localización: Scripta Philosophiæ Naturalis, ISSN-e 2258-3335, Nº. 20, 2021, págs. 1-13
• Idioma: francés
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  • La création poétique représente chez Schopenhauer le sommet de l’art parce que la poésie transmet les Idées éternelles de l’Homme et de la Nature. Ces Idées sont la manifestation de la Volonté métaphysique qui est l’essence du monde. Le véritable poète, selon Schopenhauer, réduit la puissance abstraite des concepts et, par son intuition profonde et la contemplation désintéressée qu’il porte sur le monde, transmet l’Idée qu’il a intuitionnée. À cette conception de la poésie, le poète Yves Bonnefoy s’y oppose. Il affirme que le projet de la poésie est de dire la présence, afin de garder la trace des apparences et de ce qui s’efface, afin que l’espoir y demeure, malgré la mort. Yves Bonnefoy considère le monde décrit par Schopenhauer comme un « monde dépourvu d’être » et soutient que la mission de la poésie n’est pas de transmettre les Idées éternelles mais de « rénover l’être au monde » par une dialectique permanente. Cependant, la philosophie de Schopenhauer témoigne d’un attachement si profond au monde sensible que son idéalisme peut être mis en cause.