Unlike the Templars, the military dimension of the Hospitallers’ vocation has prompted very few specific studies. Keeping a comparative approach in mind the most effective way of showcasing the Hospital’s originality, the article re-views the main contributions of recent research. Though the context of the Re-conquista should not be underestimated, the defence of the Latin East and the struggle in the Mediterranean, based in Rhodes, provide the best information on the contributions of this Military Order to the conduct of war.The article begins by looking back at the chronology and modalities of the mili-tarization process. The evolution of the charitable congregation into a powerful and structured Military Order was gradual, of course, but the government of Master Gilbert d’Assailly (1162-1170) was the most decisive. Though the military organisation involves many agents (mercenaries, foot soldiers, sergeant brothers...), the sources place a particular emphasis on the knightly fighting elite. The memoirs of the English knight Roger of Stanegrave provide interesting images on warfare and the perception of the enemy. His rel-atively unexplored account, written around 1332, refers to an experience dating back to the last third of the thirteenth century.This last period already announced many changes. At an individual level, brothers were summoned to offer their diplomatic and warlike expertise to the princely states. The superior interest of the monarchies certainly prevailed in the 1270-1330s, but the numerous treaties of Recuperatio Terrae sanctae show that the Crusade was still in everyone’s mind. In this context, far from being purely theoretical, the proposals written by the brothers Roger of Stanegrave and Foulques de Villaret reflect an excellent knowledge of the Eastern field. By the 1290s, however, the Hospital’s activities were gearing towards maritime surveillance, which made seizing Rhodes in 1309 possible. In fact, military service at the Central Convent and the ‘corso’ became the new horizon for the Knights Hospitaller.
À la différence des Templiers, les Hospitaliers ont suscité peu de travaux spé-cifiques sur la dimension militaire de leur vocation. Sans perdre de vue l’ap-proche comparative qui est la mieux à même de dévoiler l’originalité de l’Hôpi-tal, l’article revient sur les principaux apports de la recherche récente. Même si le contexte de la Reconquista ne fut pas négligeable, la défense des États latins d’Orient puis le combat mené en Méditerranée à partir de Rhodes informent le mieux sur les apports de cet ordre militaire à la conduite de la guerre.La chronologie et les modalités du processus de militarisation sont rappelées dans un premier temps. La transformation de la congrégation charitable en ordre militaire puissant et structuré fut, certes, progressive, mais le gouverne-ment du maître Gilbert d’Assailly (1162-1170) fut décisif.Même si l’organisation militaire fait intervenir de nombreux acteurs (merce-naires, piétons, frères sergents...), les sources valorisent surtout l’élite combat-tante des chevaliers. Les mémoires du chevalier anglais Roger de Stanegrave vé-hiculent des représentations intéressantes sur la conduite de la guerre et l’image de l’ennemi. Rédigé vers 1332, ce témoignage encore peu exploité renvoie à une expérience remontant au dernier tiers du XIIIe siècle.Cette dernière époque annonçait déjà bien des mutations. À titre individuel, des frères furent sommés de mettre leur expertise diplomatique et guerrière au service des États princiers. L’intérêt supérieur des monarchies prévalait certes dans les décennies 1270-1330, mais la floraison des traités de Recuperatio Terrae sanctae montre que la croisade occupait toujours les esprits. Dans ce contexte, loin d’être purement théoriques, les propositions rédigées par les frères Roger de Stanegrave et Foulques de Villaret témoignent d’une excellente connaissance du terrain oriental. Dès les années 1290, toutefois, l’Hôpital orientait ses activi-tés vers la surveillance des mers, ce qui permit de prendre le contrôle de Rhodes en 1309. De fait, le service militaire au couvent central et l’activité de course devinrent le nouvel horizon des chevaliers de l’Hôpital.
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