Si la postérité n’a pas retenu le nom de Jeannine Aeply, celle-ci est pourtant l’auteure d’une œuvre d’envergure, aussi bien sur le plan littéraire qu’artistique, puisqu’elle a mis a point aux côtés de son compagnon le peintre Jean Fautrier, le procédé de « Reproductions Aeply » qui permet de reproduire avec une grande précision des œuvres d’art modernes et contemporaines. Nous entendons ici examiner son recueil de nouvelles érotiques, Éros zéro (1972) ainsi que les plaquettes parues hors commerce entre 1955 et 1958 (Les trois Inédits inéditables et Romance) et le journal inédit, dont Dominique Fautrier, son fils, nous a fait parvenir des extraits, pour montrer la cohérence de son projet d’écriture et interroger la représentation de la sexualité qui se dégage de ces textes. La profonde originalité d’Éros zéro – qui semble d’abord se situer dans les traces d’Histoire d’O, avant de s’en affranchir – tient à la représentation d’une sexualité singulière, dont la fonction apparaît bien davantage liée à la quête et à l’exploration des limites du Moi qu’au désir d’établir avec le lecteur une connivence d’ordre érotique.
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