À partir d’une enquête ethnographique menée auprès de membres de sociétés de jeunesse campagnarde (SJC), cet article s’attache à saisir les processus de socialisation politique à l’oeuvre au sein d’organisations qui ne revendiquent aucun but politique et dont les activités sont avant tout envisagées à partir de leur caractère amical et festif. L’article montre que face au mépris social dont les SJC font l’objet, les jeunes apprennent à valoriser une culture propre qui subordonne systématiquement la « théorie » à la « pratique ». Cette conception pratique du monde les pousse alors à mettre à distance la politique pour ne pas que s’impose, dans leur quotidien associatif, la domination culturelle, celle qui réaffirme l’ordre des choses.
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