L'article porte sur les différentes dimensions de l'ancrage local mobilisées par des salariés d'entreprises coopératives pour faire valoir la légitimité du maintien d'une production sur place dans des secteurs économiques marqués par des délocalisations. En reconstituant le système de ressources des coopérateurs, il analyse les modes de construction d'un sens de la propriété spécifique, qui se forge dans la confrontation avec une conception internationalisée et financiarisée de la propriété du capital. L'article prend appui sur une enquête auprès de trois entreprises qui ont fait ou font toujours partie de groupes internationaux : les deux premières résultent d'une reprise d'entreprise en coopératives par les salariés à la suite d'un conflit avec une multinationale, la troisième est au contraire une coopérative qui a connu un développement important jusqu'à implanter des filiales à l'étranger. Dans les trois cas, l'ancrage local n'est pas un donné mais une construction, dont le contenu varie selon les positions sociales et les dispositions des coopérateurs.
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