Interim relief judges’ activities have scaled up considerably during the Covid-19 epidemic health crisis, with some citizens eager to see their fundamental freedoms re-established and others wanting to see judges order the public authorities to modify their action in order to guarantee their no less fundamental right to life. The increase in interim relief judges’ activity has resulted in confirmation of the trend towards trivialisation of petitions for protection of fundamental freedoms that has been ongoing for the last ten years or so. Due to ever-wider access to such judges, such trivialisation inevitably leads to an overemphasis of their function that the Council of State nonetheless does its best to combat. Mindful that they must respect the letter as much as the spirit of Article L. 521-2 of the Code of Administrative Justice, interim relief judges endeavour to keep their jurisprudence as classical as possible. However, the methods by which they oversee health measures may give rise to some concern. The Council of State seems very much tempted to further develop recourse to petitions for protection of fundamental freedoms. The overvaluation of the interim relief judge’s role that such evolution might bring about could well threaten their independence, whether real or perceived, even though the health crisis has only served to aggravate a phenomenon that was already identifiable before it came to pass.
L’activité du juge du référé-liberté s’est considérablement accentuée durant la crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19, certains administrés ayant été soucieux de voir leurs libertés fondamentales rétablies quand d’autres ont voulu obtenir du juge qu’il enjoigne aux pouvoirs publics de modifier leur action afin de garantir leur droit, non moins fondamental, à la vie. Cette augmentation de l’activité du juge du référé-liberté a été l’occasion de confirmer la tendance à sa banalisation dans laquelle s’inscrit le référé-liberté depuis une décennie. Par un accès sans cesse plus large à son juge, une telle banalisation conduit inévitablement à une surdétermination de son office que le Conseil d’État s’emploie toutefois à combattre. Par le souci qu’il manifeste de respecter la lettre autant que l’esprit de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, le juge du référé-liberté s’efforce de maintenir sa jurisprudence dans une forme de classicisme. Toutefois, les modalités du contrôle qu’il exerce sur les mesures sanitaires peuvent susciter certaines inquiétudes. En effet, la tentation du Conseil d’État semble grande de faire évoluer le référé-liberté. La surévaluation du rôle du juge du référé-liberté que cette évolution pourrait révéler n’est pas sans constituer une menace pour son indépendance, réelle ou perçue, même si la crise sanitaire ne fait qu’aggraver un phénomène qui était déjà identifiable avant elle.
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