Cet article met l’accent sur le «principe de complémentarité», typique de l’épistémologie du physicien danois Niels Bohr (1885–1962), lequel exerça une profonde influence sur la philosophie de Nishida à partir de 1936. Ce principe permet de comprendre la relation entre deux descriptions d’un même phénomène qui, bien que mutuellement exclusives, doivent être analysées ensemble pour rendre compte d’une situation de manière exhaustive. Nishida relia directement le principe de complémentarité à quelques-uns de ses concepts fondamentaux, par exemple l’auto-identité absolument contradictoire, l’intuition agissante, le corps historique, de même que l’union corps/esprit. Ces concepts sont semblables à la complémentarité de Bohr pour deux raisons principales. D’abord, ils mettent en évidence le caractère concomitant d’éléments du monde historique qui ont été habituellement considérés comme contradictoires par la philosophie classique (par exemple, le sujet et l’objet, l’esprit et le corps); ensuite, ils accentuent l’incorporation de l’esprit humain dans les mondes matériel, biologique et historique.
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