In an isolated testimony, Apollonius Dyscolus argues that some simple words are formed from words compounded with alpha privative, by means of the deletion of the alpha (ἀέκητι → ἕκητι). The way Apollonius discusses this formation is paradoxical. Indeed, the grammarian regards this formation as a pathos (morphological change). However, a corrupted word-form, according to Apollonius himself, should always retain the meaning of the original form, whereas a simple word necessarily means the opposite of its privative compound. This article aims to show what this conception of Apollonius, which challenges the very principle of pathology, teaches us about the particular status of the privative compound and its place in ancient grammatical theory.
Dans un témoignage unique, Apollonius Dyscole soutient que certains mots simples seraient formés à partir de mots composés privatifs, par suppression de l’ἀ privatif (ἀέκητι → ἕκητι). L’examen de ce procédé par Apollonius s’avère paradoxal. En effet, le grammairien assimile cette formation à un pathos (une altération formelle) ; or une forme altérée, de l’aveu même d’Apollonius, doit toujours garder le sens de la forme de base, tandis qu’un mot simple signifie forcément le contraire de son composé privatif. Cet article vise à montrer ce que cette position inattendue d’Apollonius, qui remet en cause le principe même de la pathologie, nous apprend du statut particulier du composé privatif et de sa place dans la théorie grammaticale ancienne.
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