Plusieurs traçages artificiels effectués en 2014 et 2015 précisent les circulations souterraines de part et d’autre de la rivière Cèze (France, Gard) et identifient en particulier le rôle de l’interfluve Cèze-Ardèche dans un contexte géologique complexe. Des opérations de traçage antérieures avaient permis de recueillir des données importantes sur les circulations des eaux souterraines au niveau du plateau de Méjannes-le-Clap et du côté du versant ardéchois sans toutefois préciser les échanges hydrauliques entre les écoulements souterrains du massif karstique et la rivière en rive gauche de la Cèze en prenant en compte les zones de perte de la rivière. Ces nouveaux traçages à but prospectif ont nécessité un dispositif adapté à partir de l’instrumentation d’un maximum de sources, en rive droite de l’Ardèche et en rive gauche et droite de la Cèze. Le choix final s’est porté sur trois traceurs la fluorescéine, l’éosine et la rhodamine B. Les résultats des colorations sont essentiellement qualitatifs car obtenus à partir de fluocapteurs à base de charbons actifs avec prélèvements d’échantillons d’eau. Ces 4 traçages cernent les points de restitutions impactés et les temps approximatifs de transfert en fonction des conditions hydrologiques. Les traçages dans l’endokarst comme ceux de l’aven d’Orgnac et de la grotte Flandin précisent la limite hydrogéologique entre le bassin de la Cèze et celui de l’Ardèche en fonction des périodes de hautes eaux ou basses eaux. Les colorations des pertes du Roméjac et de la Cèze à Rochegude indiquent que les infiltrations des eaux de surface associées et les directions des écoulements souterrains sont fortement conditionnées par la présence d’un réseau structural cassant et le développement du réseau karstique. Ces traçages réalisés dans le cadre des travaux de la ZABR (Zone Atelier Bassin du Rhône) au niveau de l’interfluve Cèze-Ardèche, précisent les limites de bassins versants karstiques entre ces deux rivières ainsi que les zones d’alimentation des sources situées dans le canyon de la Cèze à partir des pertes de la rivière. Cette approche s’intègre dans une démarche globale d’évaluation des échanges entre les écoulements provenant du karst et ceux de la rivière.
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