Entre 1900 et 1920, Londres et Paris sont les principales villes du circuit européen de boxe professionnelle. Engagées autour d’un spectacle de masse (la boxe attire de très nombreux spectateurs), ces deux capitales multiplient les relations et les échanges. Cet article s’efforce d’analyser comment ces villes, par-delà leur rivalité, forment une capitale bicéphale du marché européen des spectacles pugilistiques. Dans un premier temps, il montre que la boxe, bien que née en Angleterre, est immédiatement transnationale. Puis il étudie comment cette pratique anglaise, en s’implantant à Paris, fait l’objet d’appropriations variées et crée son propre mode d’organisation. Il apparaît alors que la concurrence n’est pas la seule modalité de relation entre ces capitales. Leurs rapports se structurent aussi autour d’échanges, d’emprunts, de collaborations et d’ententes diverses : progressivement, l’une ne peut être envisagée sans l’autre, et les deux représentent le cœur du marché européen.
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