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Resumen de Les derniers rennes de Dordogne: Nouvelles données chronologiques et environnementales par l’étude isotopique du collagène (13C, 14C et 15N)

Dorothée G. Drucker, Stéphane Madelaine, André Morala

  • Dans le cadre d’une étude régionale sur les modalités chronologiques et environnementales de la disparition du Renne (Rangifer tarandus) et de l’expansion du Cerf (Cervus elaphus) et du Chevreuil (Capreolus capreolus), une série d’analyses isotopiques en isotopes stables (13C, 15N) et de datations 14C par SMA sur collagène a été réalisée sur des cervidés des sites du Tardiglaciaire du Moulin du Roc (Saint-Chamassy) et de La Gare de Couze (Lalinde) situés en Dordogne. Les résultats des datations directes confirment la cohabitation du Renne et du Chevreuil au cours du Tardiglaciaire. Des cerfs datés des couches du Magdalénien supérieur de La Gare de Couze et du Magdalénien final du Moulin du Roc s’avèrent contemporains de la fin du Dryas récent ou GS-1. De plus, la couche brune-bigarrée du Moulin du Roc a livré un reste de Renne daté de 11860 ± 60 ans BP (13480-13860 ans cal BP, GrA-44537) qui situe ce spécimen au début de l’Alleröd ou GI-1c. Cette donnée confirme la présence du Renne en Dordogne après 12000 ans BP (ca. 13800 ans cal BP), alors que cette espèce semble avoir déjà disparu dans la région montagneuse des Pyrénées françaises et de la plaine septentrionale du Bassin parisien. Les teneurs en 13C des rennes de Dordogne montrent une légère diminution attribuable à la baisse de la disponibilité du lichen probablement liée au réchauffement climatique du début du Bölling. Cette tendance ne semble pas se confirmer avec le Renne de l’Alleröd du Moulin du Roc dont les teneurs isotopiques sont semblables à celles de ses congénères du Dryas ancien. Par ailleurs, les rennes du sud-ouest de la France présentent une teneur moyenne en 15N plus élevée que celles des rennes du Poitou, du Bassin parisien et des Alpes du Nord et Jura entre 12100 et 13400 ans BP (ca. 14000-16600 ans cal BP). Ce résultat pourrait refléter la reprise plus précoce de la pédogénèse dans le territoire du sud-ouest qui n’a pas subi la proximité d’un front glaciaire ou l’emprise directe d’un permafrost continu au cours du Dernier Maximum Glaciaire, à la différence des régions du Bassin parisien et du Jura. Les derniers rennes de Dordogne ont ainsi persisté au-delà de 12 000 ans BP dans un milieu où la production végétale s’était déjà intensifiée, permettant la coexistence de différentes espèces de cervidés. Nous présentons l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’une adaptation temporaire aux changements climatiques de l’interstade du Tardiglaciaire par des rennes sédentaires dans le sud-ouest de la France, tandis que les groupes plus mobiles des régions septentrionales ont changé leurs aires de répartition en modifiant leur schéma de déplacement.


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