Iphigénie en Tauride est un bon laboratoire pour étudier la manière originale dont Euripide s’empare du mythe des Atrides et de la malédiction qui les poursuit pour mener une réflexion philosophique et religieuse. Dans cette pièce, il réécrit en effet le sort des deux derniers rejetons de cette famille. Pourquoi le poète refuse-t-il la solution eschyléenne de l’absolution du matricide par l’Aréopage ? Quant à Iphigénie, pourquoi est-elle désormais préposée à des sacrifices humains qui lui répugnent par la déesse qui l’a sauvée ? Le raisonnement mené par l’héroïne aux v. 380-391 est central pour la compréhension de la pièce. Cette intrigue originale est bâtie autour de la malédiction : les deux jeunes gens vont-ils réussir à fuir la Tauride ? Dans ce cadre contraint, ont-ils une certaine marge de liberté ? Si la malédiction prend fin au dénouement, comme dans Les Euménides, les chemins empruntés par les deux poètes sont bien différents. C’est cette différence que nous voulons cerner.
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