Le texte est, sous forme de brève synthèse, une réflexion sur la « sauvagerie » (positive et négative), qui, selon les théoriciens antiques de la cité-Etat, caractérise les êtres antérieurs ou extérieurs à la cité (primitifs et Barbares) et sur le retournement qui fait surgir la sauvagerie au cœur même de la cité pour en condamner le fonctionnement réel. On s’attache à la crise du modèle poliade dans l’Athènes démocratique de la fin du ve et du début du ive s., sous l’influence d’une sophistique « naturaliste » : dans la comédie ancienne finissante (Aristophane), dans l’histoire (Thucydide) et dans la philosophie (l’homme-lion de Calliclès et les hommes-chiens des Cyniques) ; à la forte théorisation, au ive s., de la modération et du juste milieu politiques (Isocrate, Xénophon et Aristote), qui assure le triomphe pérenne du modèle poliade ; et au retournement provoqué par la violence prédatrice de Rome et par la réalité de l’exclusion, qui finissent par faire de la cité impériale le modèle de l’injustice absolue. En annexe, traduction en français de Moschion, fr. 6 Nauck.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados