The Njindoun limnic and Nyos eruptions, respectively in 1984 and 1986, cumulatively killed more than 1800 people in Cameroon, revealing to the world that asphyxiating gases can naturally escape from water and cause death. Faced with scientists’ inability to quickly agree on the nature of the hazard at the time it occurred, numerous explanations were put forward at the same time to explain the event. These rumours from Nyos and Njindoun had different functions. Some were based on legends built around the lakes from the Grassfields region in Cameroon allowing people from this area to assign a meaning to the catastrophe in order to fill the gaps left by scientific uncertainties. Others were an attempt to recoup and manipulate the disaster by political entrepreneurs in order to incite the elected officials to take action or to challenge the use of power. Finally, these rumours were alternative registers of truth for many social actors. All these rumours have a cyclical character, which reveals the existence of latent gaps that inscribe them in the ontology of disasters in Cameroon.
Les éruptions limniques de Njindoun en 1984 et Nyos en 1986 cumulées, firent plus de 1800 victimes au Cameroun, en révélant au monde que des gaz asphyxiants pouvaient s’échapper naturellement des eaux et causer la mort. Face à l’incapacité des scientifiques à s’accorder rapidement sur la nature de l’aléa au moment où il s’est produit, de nombreuses explications parallèles se déployèrent pour s’expliquer l’évènement. Certaines étaient ancrées sur les légendes construites autour des lacs de la région des Grassfields camerounais, et permettaient aux populations locales d’attribuer un sens à l’aléa en vue de combler les vides laissés par les incertitudes scientifiques ; d’autres étaient une tentative de récupération et d’instrumentalisation de la catastrophe par des entrepreneurs politiques, dans le but d’inciter les élus à l’action ou de contester la gestion du pouvoir. Enfin, ces rumeurs étaient des registres alternatifs de vérité pour de nombreux acteurs sociaux. Ces rumeurs ont un caractère cyclique, ce qui révèle l’existence de brèches latentes qui les inscrivent dans l’ontologie même des catastrophes au Cameroun.
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