Resumen de Delacroix, Journal de jeunesse: Ecriture, voix, image

Isabelle Roynier

• English

  A literary and semiological approach of Delacroix’“ Journal de jeunesse” reveals a path that leads the artist who faces his inner abyss to a rebirth resulting in the completion of the Scènes des Massacres de Scio. Delacroix, heir to the Enlightenment, starts his journal as a way to happiness, but soon, his writing, undermined by melancholy, turns into an instrument of the loss of self and masks the vacuum of inaccessible depths. How then to bring what lies within the self to light ? Pictorial language can fulfill this goal. In the Journal, periodic falls into despair generate visual metaphors unveiling the intimate nature of the massacre which stands « en abyme » at the center of the painting. By this experience of the depths that images and singing alone can reach, Delacroix, possibly influenced by Rousseau’s Essai sur l’Origine des Langues, breaks free from the linearity and articulation of language and ties the pictorial sign to primal roots

• français

  Abordé sous l’angle littéraire et sémiologique, le Journal de jeunesse de Delacroix révèle le cheminement de l’artiste confronté à l’abyme vers une renaissance dont témoignent les Scènes des Massacres de Scio. Conçue d’abord comme une voie vers le bonheur, legs des Lumières, l’écriture du Journal, minée par la mélancolie, devient l’instrument de la perte de soi, un masque couvrant le vide de profondeurs indicibles. Comment ramener au jour ce fond que l’écriture ne peut saisir ? C’est à la peinture que revient cette tâche : des chutes épisodiques dans le désespoir, remontent des métaphores qui font du massacre un drame intérieur, mis en abyme au centre du tableau. Par ce retour à l’origine que seuls l’image et le chant peuvent atteindre, Delacroix, probable lecteur de l’Essai sur l’origine des langues, se libère des carcans du langage linéaire et articulé et lie le signe pictural au primitif.