Le marquis de Sade et la question de la population

• Autores: Jean Marc Rohrbasser, Jacques Véron
• Localización: Population, ISSN-e 1957-7966, ISSN 0032-4663, Vol. 74, Nº. 3, 2019, págs. 251-271
• Idioma: francés
• Títulos paralelos:
  • El marqués de Sade y la cuestión de la población
  • The Marquis de Sade and the Question of Population
• Texto completo no disponible (Saber más ...)
• Resumen
  • español

    En cuatro de sus textos más importantes (Aline et Valcour, Histoire de Juliette, La Nouvelle Justine et La Philosophie dans le boudoir) escritos entre 1795 y 1799, Sade manifiesta un claro interés por la cuestión de la población. Elabora lo que podría ser un sistema coherente. La propagación de la especie humana es considerada como un freno al bienestar tanto a escala colectiva que a nivel individual. Según Sade todo debe ser hecho para limitar dicha propagación, pues la humanidad no puede reivindicar ningún estatuto de excepción en la Naturaleza. El abandono de niños, el infanticidio, la sodomía o el aborto son presentados pues como frenos al aumento de la población. Por otra parte, Sade como Malthus en la misma época, temía un crecimiento del número de pobres y se muestra en consecuencia hostil a toda clase de ayuda que se les pudiera prestar. Mas allá de los excesos cometidos por los personajes de las novelas de Sade, y cuyas “disertaciones” ilustran lo que piensa sobre esta cuestión, las ideas expuestas en sus obras merecen toda nuestra atención, en razón de su coherencia y de su originalidad. Mientras que en Malhus el principio de población legitima como último recurso la limitación moral, en Sade el principio de placer debe prevalecer siempre. La dialéctica de la destrucción y de la creación funda la teoría de la población

  • English

    In four major texts written between 1795 and 1799 (Aline et Valcour, Histoire de Juliette, La Nouvelle Justine, and La Philosophie dans le boudoir), Sade shows a keen interest in the question of population. He develops something approaching a coherent system, in which ‘propagation of the human species’ is considered an impediment to well-being, both for the individual and for society as a whole. Sade contends that no effort should be spared to limit human ‘propagation’, arguing that the species holds no exceptional status in nature. Child abandonment, infanticide, sodomy, and abortion are presented as checks on population. Further, like Malthus at the same time, Sade fears an increase in the numbers of the poor; he expresses outright hostility to any efforts to relieve their condition. Whatever the excesses of Sade’s characters, the ideas articulated in their ‘disquisitions’, owing to their coherence and originality, warrant serious examination. Whereas for Malthus the principle of population ultimately justifies moral restraint, for Sade, the pursuit of pleasure must always prevail. The Sadean theory of population is founded on the dialectic between destruction and creation.

  • français

    Dans quatre de ses textes majeurs (Aline et Valcour, Histoire de Juliette, La Nouvelle Justine et La Philosophie dans le boudoir) écrits entre 1795 et 1799, Sade manifeste un intérêt certain pour la question de la population. Il élabore ce qui pourrait s’apparenter à un système cohérent. La propagation de l’espèce humaine est envisagée comme une entrave au bien-être tant à l’échelle collective qu’au niveau individuel. Pour Sade, tout devrait être mis en œuvre pour limiter cette propagation, puisque l’humanité ne peut revendiquer aucun statut d’exception dans la nature. L’abandon d’enfants, l’infanticide, la sodomie ou l’avortement sont alors présentés comme autant de freins à la population. Par ailleurs, comme Malthus à la même époque, Sade craint un accroissement du nombre des pauvres et se montre par conséquent hostile à toute aide envers eux. Au-delà des excès auxquels se livrent les personnages des romans de Sade, dont les « dissertations » illustrent ses conceptions en la matière, les idées développées dans ces œuvres, en raison de leur cohérence et de leur originalité, méritent une véritable attention. Alors que chez Malthus le principe de population légitime en dernier ressort la contrainte morale, pour Sade le principe de plaisir doit toujours prévaloir. La dialectique de la destruction et de la création fonde la théorie sadienne de la population.