Sociology has traditionally neglected the ethics of political violence carried by clandestine groups, often described as terrorists, the use of violence being immediately associated to the sphere of prohibition and immorality. However, the use of semi-directive interviews offers rare data allowing a sociological approach, taking into consideration the ethical dimension of actions deemed illegal. They allow the use of classical qualitative empirical methods. In this paper, we will explore the frequent objections to efforts to give legitimate status to the voices of actors involved in illegal political violence and outline the methodological approaches that can be used to rigorously exploit their interviews. We will show how the use of empirical material allows a shift in the focus on the motivations and reasons of the actors, in a comprehensive logic. We will highlight the usefulness of the “frame analysis” theory to capture the conceptual and axiological categories from which these actors construct significations, elaborate the meaning of ideas and values used to mobilize or countermobilize, to act and implement clandestine violence.
La sociologie s’est traditionnellement détournée des éthiques de la violence politique portées par des groupes clandestins souvent qualifiés de terroristes, l’usage de la violence étant d’emblée renvoyé à la sphère de l’interdit et de l’immoral. Pourtant le recours à des entretiens semi-directifs offrent un matériau de premier plan autorisant une démarche sociologique, prenant en considération la dimension éthique d’actions réputées illégales et leur appliquant les méthodes empiriques qualitatives classiques. Nous explorerons ici les objections fréquemment opposées aux efforts pour conférer un statut légitime à la parole des acteurs de la violence politique illégale et exposerons les voies méthodologiques susceptibles de l’exploiter en toute rigueur. Nous montrerons comment le recours à un matériau empirique autorise un déplacement du regard vers les motivations et les raisons des acteurs, dans une logique compréhensive. Nous soulignerons l’utilité de la théorie du « cadrage » (frame analysis) pour saisir les catégories conceptuelles et axiologiques à partir desquelles ces acteurs construisent le sens, élaborent la signification des idées et des valeurs utilisées pour mobiliser ou contre-mobiliser, pour agir et mettre en œuvre la violence clandestine.
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