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Resumen de L’Union européenne et les transitions démocratiques en Afrique

R. Jaidane

  • La Tunisie, associée dès le départ en 1995 au processus méditerranéen de Barcelone, s’est trouvé quelques années plus tard initiatrice d’un processus démocratique et présentée en tant que modèle dans la région et d’ailleurs le seul pays où la transition démocratique s’est révélée solide. L’étude des relations de la Tunisie avec l’Europe dans le cadre du soutien de cette dernière à sa transition démocratique est révélatrice des efforts fournis par l’UE. Ce soutien s’est traduit par plusieurs mesures et accords de partenariats, et notamment la conclusion d’un partenariat privilégié avec la Tunisie, en novembre 2012, qui a concrètement matérialisé le projet de l’accompagnement de l’UE aux réformes impliquées par la transition démocratique afin d’aboutir à un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). Les négociations de l’ALECA ont débuté en octobre 2015 pour privilégier une intégration économique plus étroite entre l’UE et la Tunisie et permettre d’ancrer davantage la Tunisie à l’Union et d’asseoir les institutions étatiques dans le cadre de l’État de droit en soutenant la démocratisation. Mais malgré les efforts et les actions menées dans ce sens, l’approche européenne de partenariat n’a pas été une réussite totale et s’est avérée non seulement inégalitaire, mais en plus, elle ne répond pas totalement aux défis réels que rencontre la Tunisie qui dénote la persistance de tensions entre valeurs et intérêts. Ce qui a poussé les différentes instances de l’UE, et notamment le Parlement européen, à se prononcer en faveur de mesures plus souples et mieux adaptées afin d’accompagner la jeune démocratie tunisienne.

    La période difficile que traverse la Tunisie, avec des tensions internes qui se sont traduites par des blocages au niveau politique, la persistance de revendications sociales, des menaces terroristes et des conflits régionaux, et sur le plan économique aurait pu pousser le partenaire européen à proposer un traitement spécifique et à s’adapter à la réalité économique et politique de la Tunisie. La transition démocratique historique de la Tunisie appelle un partenariat UE-Tunisie beaucoup plus ambitieux, qui aille au-delà des mesures usuelles et passe au moins par un assouplissement des réformes imposées qui procèdent d’une conception purement européenne et qui requièrent des efforts importants pour le rapprochement à l’acquis communautaire, la modernisation des institutions et la mise à niveau des infrastructures.

    La transition démocratique exceptionnelle en Tunisie nécessite un traitement exceptionnel de la part de l’Union européenne afin de favoriser de tels processus dans la région au profit de la paix et au service de la sécurité dans cet espace euro-méditerranéen /// Tunisia, which was associated from the outset in 1995 with the Mediterranean Barcelona Process, found itself a few years later at the initiative of a democratic process and presented itself as a model in the region and the only country where the democratic transition has proved solid.

    The study of Tunisia’s relations with Europe, as part of the latter’s support for its democratic transition, reveals the efforts made by the EU. This support has taken the form of several measures and partnership agreements, including the conclusion of a privileged partnership with Tunisia in November 2012. This partnership gave concrete form to the EU’s project to accompany the reforms involved in the democratic transition in order to achieve a comprehensive and deep free-trade agreement (ALECA). Those negotiations began in October 2015 to focus on closer economic integration between the EU and Tunisia and to further anchor Tunisia to the Union and establish state institutions within the framework of the rule of law and support democratisation. Despite the efforts and actions undertaken in this direction, the European Partnership approach has not been a total success and has not only proved to be uneven, but it does not fully address the real challenges facing Tunisia, indicating the persistence of tensions between values and interests, which has led the various EU bodies (including the European Parliament) to come out in favour of more flexible and appropriate measures to accompany the young Tunisian democracy.

    The difficult period that Tunisia is going through, with internal tensions that have resulted in political blockages (the persistence of social demands, terrorist threats and pending regional conflicts, particularly in Libya on the socio-economic level) could have pushed the European partner to propose specific treatment and to adapt to Tunisia’s economic and political reality, because Tunisia’s historic democratic transition calls for a much more ambitious EU-Tunisia partnership, which goes beyond the usual measures and at least a relaxation of the reforms imposed. Reforms are purely based on a European approach and require major efforts to bring Tunisia closer to the acquis communautaire, modernise its institutions and upgrade its infrastructure.

    The exceptional democratic transition in Tunisia requires exceptional treatment by the European Union in order to promote such processes in the region for the benefit of peace and security in this Euro-Mediterranean area


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