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Resumen de Des traits pour un terrain sensible

Yohana Ruffiner, Dominique Vinck

  • English

    "What are you doing? "asks one of the miners who works in an artisanal gold mine in Madre de Dios, Peru, after seeing us observe it for a long period of time. "We draw", we answer by showing him the quick strokes we have made in order to be able to understand, decompose and recompose the gestures of work in situations. He invites us to rethink the design and suggests improvements to the left or right. This is how a habit was born: drawing has since then offered a space of trust and interaction to open the "black boxes" of artisanal practices, bringing thought, design and sensitive perception closer to technology (Hutchins 1995). Based on dession, exchanges have become a central space for our research in the field of social studies of science and technology (STS).

    The artisanal mine seemed to us to be a sensitive area, due in particular to its illegal nature and its environmental consequences, but also to the difficulty of accessing it to observe the gesture, the sensoriality, among other things. On the strength of this observation, which makes the use of traditional visual tools difficult, we propose to consider drawing as a means of building shared knowledge, which makes it possible to carry out a collective analysis of the technique, the gesture and local know-how. This field experience provides methodological freedoms, softens or moderates the fixed roles of survey actors and invites the establishment of new forms of representation that take into account the subjectivities at work during the ethnographic process. In this way, we wish to contribute to the study of artisanal know-how and the use of visuals in the ethnographic field.

  • français

    « Que faites-vous ? » demande un des mineurs qui travaille dans une mine d’or artisanale à Madre de Dios au Pérou, après nous avoir vus l’observer pendant une longue période de temps. « Nous dessinons », répondons-nous en lui montrant les traits rapides que nous avons faits afin de pouvoir comprendre, décomposer et recomposer les gestes du travail en situation. Il nous invite à repenser le dessin et nous propose des améliorations à gauche ou à droite. C’est de cette façon qu’est née une habitude : le dessin a dès lors offert un espace de confiance et d’interactions permettant d’ouvrir les « boîtes noires » des pratiques artisanales, rapprochant la pensée, la conception et la perception sensible de la technique (Hutchins 1995). Fondés sur le dession, les échanges sont devenus un espace central pour notre recherche relevant des études sociales des sciences et des techniques (STS).

    La mine artisanale nous est apparue comme un terrain sensible, en raison notamment de son caractère illégal, et de ses conséquences environnementales, mais aussi de la difficulté d’y accéder à l’observation du geste, à la sensorialité, entre autres. Forts de ce constat rendant délicat l’usage d’outils visuels traditionnels, nous proposons d’envisager le dessin comme un moyen de construction de connaissances partagées, qui rend possible une analyse collective de la technique, du geste comme du savoir-faire local. Cette expérience sur le terrain concède des libertés méthodologiques, assouplit ou modère la fixité des rôles des acteurs de l’enquête et invite à établir de nouvelles formes de représentation qui tiennent compte des subjectivités à l’œuvre durant le processus ethnographique. Nous souhaitons ainsi contribuer aux études du savoir-faire artisanal et à l’usage du visuel sur le terrain ethnographique.


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