Cet article décrit les transformations du champ littéraire en France aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, le statut et la fonction de l’écrivain au sein de la société française tout comme la constitution de la langue et la culture françaises en tant que modèles universels. L’écrivain-académicien qui produit son œuvre dans un espace public contrôlé par le pouvoir monarchique est remplacé au XVIIIe siècle par un écrivain-philosophe qui s’intéresse aux questions politiques, sociales et économiques, se retrouvant par là aux prises avec la censure. Après la Révolution française, la tension entre l’autonomie et la dépendance de l’écrivain se voit redéfinie par l’importance accrue des éditeurs et de la presse. C’est alors que l’écrivain-journaliste acquiert un statut professionnel dans le monde littéraire, où deux courants s’opposent au sujet de la mercantilisation de celui-ci. Ce nouveau modèle servira d’inspiration ou bien provoquera des prises de distance de certaines littératures nationales, comme celles de la Belgique ou du Québec. L’application du concept de champ littéraire de Pierre Bourdieu dans différents contextes nationaux sera alors ici discutée.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados