Cet article vise à décrire les particularités d'une construction qui jusqu'ici a suscité peu d'intérêt dans la littérature scientifique, à savoir une construction comparative dont non seulement les deux termes de la comparaison, mais aussi le verbe sont implicites. Fondée sur un corpus d'exemples tirés de journaux français, l'étude montre que ces comparatifs, que j'ai choisi d'appeler comparatifs nus, peuvent être classés, selon des critères syntaxiques, dans deux grandes catégories: attributs libres et compléments adverbiaux. Construction comportant plusieurs positions vides, le comparatif nu peut être décrit comme étant à la fois cataphorique et anaphorique, la saturation référentielle se faisant grâce à des éléments divers du contexte. Sur le plan textuel, le comparatif nu en tête de phrase occupe une fonction importante en tant que connecteur. Il contribue ainsi fortement à l'organisation textuelle et peut, selon les cas, marquer la continuité textuelle ou une rupture thématique.
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