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La différence entre badal et ‘aṭf bayān. Mutisme et surdité des grammaires de l’arabe ?

    1. [1] Aix-Marseille University

      Aix-Marseille University

      Arrondissement de Marseille, Francia

  • Localización: Al-qantara: Revista de estudios árabes, ISSN 0211-3589, Vol. 39, Fasc. 2 (julio-diciembre 2018), 2018, págs. 547-586
  • Idioma: francés
  • Títulos paralelos:
    • The difference between badal and ‘aṭf bayān. Mutism and deafness of Arab grammarians?
  • Enlaces
  • Resumen
    • español

      [fr] « Quelle différence faire entre le badal et le ‘aṭf al-bayān ? ». Voici une question d’étudiant, tout à fait légitime, qui, de manière assez intéressante, ne trouve pas de réponse immédiate. Cette réponse ne se trouve en effet ni dans les grammaires arabisantes de l’arabe (il s’agirait là plutôt d’une stratégie d’évitement), ni même dans les grammaires arabes traditionnelles de la l’arabe qui, pour beaucoup, ne se reposent en guise de distinction entre les deux que sur le sacrosaint ’i‘rāb (à supposer qu’il fut réalisé !) et dans le cadre très restreint (et donc contraint et réduit) de l’interpellation (nidā’). Rien ne vient alors différencier deux exemples donnés par Ibn Ǧinnī (m. 392/1002), illustrant respectivement le badal et le ‘atf al-bayān : qāma ’aḫū-ka zaydun et qāma ’aḫū-ka muḥammadun. Un grammairien logicien comme ’Astarābāḏī (m. 688/1289 indique même explicitement qu’il ne voit pas de différence manifeste entre le badal de totalité et le ‘aṭf al-bayān. Il existe toutefois un critère de distinction entre les deux, critère qui n’est ni distributionnel, ni flexionnel, et donc syntaxique, ni même sémantique et pragmatique même s’il en découle, mais suprasegmental et il se trouve que les grammairiens arabes médiévaux n’y sont pas sourds, ce que montrera cet article.

    • English

      “What is the difference between badal and ‘aṭf bayān?” Here is a student question, quite legitimate, which, interestingly enough, does not find an immediate answer. This answer is not found neither in Arabist grammars of Arabic (this would be more of an avoidance strategy), nor even in the traditional Arab grammars of Arabic which, for many, only rely as a distinction between the two on the sacrosanct ’i‘rāb (assuming it ever was realized!) and in the very restricted (and therefore constrained and reduced) framework of the vocative (nidā’). Thus there is nothing to differentiate two examples given by Ibn Ǧinnī (d. 392/1002), illustrating respectively badal and ‘atf bayān: qāma ’aḫū-ka zaydun and qāma ’aḫū-ka muḥammadun. Moreover, a grammarian and logician like ’Astarābāḏī (d. 688/1289) even explicitly states that he does not see any clear difference between badal al-kull min al-kull (“substitution of the whole for the whole”) and the ‘atf al-bayān. This criterion is neither distributional, nor inflectional (therefore syntactical), nor even semantic and pragmatic, even if it results from the latter, but suprasegmental, and it turns out that medieval Arabic grammarians are not deaf to it, as this article will show.


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