La dimension de la surface de la Sainte-Baume et de ses environs (Bouches-du-Rhône-Var; France) est peu différente de 2,2. Cette valeur a été obtenue par l'étude de cinq courbes de niveau (de 400 à 800 m) et de cinq profils topographiques (trois N - S et deux E - W). Trois méthodes ont été utilisées pour les courbes de niveau : le comptage de boîtes (DB) ; la dimension d'information (Di) et la relation : surface - périmètre (Δ(p)). Trois méthodes ont été utilisées pour les profils topographiques : le spectre puissance (DSPEC) ; la statistique VUS (Dm) et le variogramme (DVAR). Les résultats moyens sont : (DB) 11,20; Di = 1,23 ; Δ(p) = 1,32 ; DSPEC = 1,17; Djys = 1,24 ; DVAR = 1,23. La surface de la Sainte-Baume et ses environs est donc fractale. La taille de la surface de la Sainte-Baume est donc, infinie, en théorie. Seul le volume limité par cette surface est fini. Cette première approche exclut totalement l'endokarst. Celui-ci sera envisagé dans le prolongement de ce travail à paraître dans cette revue. Ce résultat soulève de nombreuses questions géomorphologiques. Comment calculer une érosion spécifique? Comment penser les formes dans un cadre théorique qui n'est plus seulement celui de la géométrie euclidienne? Comment penser une morphologie essentiellement irrégulière ? Des éléments de réponse sont apportés sur on plan théorique. Ils constituent les premiers éléments d'une théorie géométrique du karst Le calcul de l'érosion spécifique ne semble avoir un sens que lorsque la quantité érodée est divisée par une surface dont la taille est calculée avec une jauge qui constitue une échelle significative pour le processus d'érosion étudié. L'érosion spécifique exprime seulement un bilan de masse, pas une réalisation de formes. Elle correspond à une approche chronologique du karst. La morphogenèse en surface peut être divisée en deux dynamiques. L'accroissement de la valeur moyenne des pentes que nous nommons différenciation spatiale. La réduction de la valeur moyenne des pentes, classiquement appelée : aplanissement. Ces deux dynamiques impliquent un départ de matière spatialement hétérogène. Essentiellement au niveau des talwegs lors de la différenciation spatiale et inversement au niveau des crêtes lors de l'aplanissement. L'espace est donc un facteur important de la dynamique à l'œuvre. L'espace ne doit pas seulement être considéré comme un support C'est un acteur.
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