Située au milieu des gorges de l’Ardèche, la Grotte aux Points d’Aiguèze présente un dispositif pariétal caractérisé par la réunion, au sein d’un unique secteur orné, d’un ensemble relativement diversifié d’entités graphiques attribuables au Paléolithique supérieur (nappes de ponctuations, figurations animales, signes bilobés et signe angulaire). Au travers d’une description détaillée de ces entités graphiques et d’une analyse de leurs caractéristiques iconographiques et techniques, ainsi que d’un examen des relations structurelles régissant leur disposition les unes par rapport aux autres, cet article se propose de discuter de l’homogénéité/diversité interne de cette ornementation et d’en préciser les implications tant en termes d’organisation de l’espace que d’unité chronoculturelle. Cette analyse conclut notamment à l’association culturelle forte des pointspaumes et des signes bilobés. De même, la mise en évidence d’équivalents de ce dispositif pariétal à la grotte du Roc-de-Vézac (Dordogne), mais aussi et surtout dans les premières salles de la grotte Chauvet (Ardèche), renforce l’idée de l’existence à la grotte aux Points d’un unique dispositif pariétal cohérent marqué par une organisation spatiale particulière de thèmes et de techniques. Au travers du concept de projet iconographique, une comparaison plus poussée des dispositifs pariétaux des deux grottes ornées ardéchoises amène enfin à s’interroger sur l’intégrité du dispositif pariétal de la grotte aux Points ou à questionner, au contraire, l’unicité de celui de la grotte Chauvet. Ceci soulève au final la question d’une possible coexistence à Chauvet d’au moins deux projets iconographiques distincts, dont il y a sans doute lieu de tenir compte lors de la discussion de son homogénéité chronoculturelle ou non
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