Hyperconnexion et contrat de travail: quand les sphères personnelle et professionnelle se confondent
- Autores: Rachel Spire
- Localización: Droit ouvrier, ISSN 0222-4194, Nº. 848, 2019 (Ejemplar dedicado a: Digitalisation du travail. Des souris et des hommes), págs. 135-140
- Idioma: francés
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Resumen
Les mutations récentes du travail impliquées par la numérisation accroissent la confusion entre la sphère professionnelle et la sphère personnelle dans trois principaux domaines, que le droit positif commence à prendre en compte:
– la mesure temps de travail : concurrencée par de nouveaux étalons de mesure de la quantité de travail à savoir les objectifs, les résultats et la charge de travail. La convention de forfait nous fournit un exemple ;
– le lieu de travail: le domicile devient un second bureau, comme dans le cas du télétravail ;
– le support de travail: ordinateur et téléphone portable fournis par l’employeur entraînent la cohabitation des deux sphères (personnelle et professionnelle) au sein de la même machine, au travers, notamment, des courriels, réseaux sociaux et messages textos.
Dans l’entreprise, ces problématiques concernent l’ensemble des salariés, même si les cadres sont davantage touchés par la porosité croissante entre vie privée et travail. Selon un sondage APEC de novembre 2014, les cadres estiment, dans la même proportion (environ 65 %), que les technologies de l’information et de la communication (TIC):
– facilitent leur organisation professionnelle (ils indiquent, notamment, que les consultations hors temps de travail leur permettent de s’assurer qu’aucun problème ne survient en leur absence);
– perturbent leur vie privée et familiale. Les solutions palliatives de l’hyper-connexion sont loin d’être plébiscitées par les salariés. En effet, selon un sondage BVA réalisé en avril 2018 auprès d’environ 1.000 personnes, seulement 8 % des sondés sont favorables à la mise en place d’une journée sans mail au travail; à peine 27 % prônent la création d’espaces sans connexions
