La statue du Général, dans 'Les Géorgiques', est un objet de hantise. Elle contribue à la mélancolie de l’œuvre. Mais plus fondamentalement, c’est un objet spectral, qui échappe à la représentation et à l’imaginaire pour entrer dans la sphère du fantasme. Elle objective le fantôme du passé et le secret de famille, qui hante les descendants en cryptant ce qui fait brèche dans l’histoire racontée. Elle oscille entre un objet monumental et un objet vulnérable, une possible pétrification mélancolique et une libération de l’image par l’écriture. Les dispositifs d’écriture, qui télescopent description et narration, confrontent sans cesse le personnage et sa représentation, confortant ainsi la hantise, qui ne distingue pas entre le matériel et l’immatériel, le mort et le vivant, le mobile et le figé, le dedans et le dehors...
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