»La technologie moderne, contrairement aux apparences, bien qu'elle soit scientifique, décuple le pouvoir des fantômes. L'avenir est aux fantômes« estime Derrida dans Echographies. Dans White, roman d'amour, de fantômes et de science-fiction par Marie Darrieussecq, une équipe internationale de chercheurs et de techniciens s'installe pour six mois près du pôle sud. Les protagonistes, venus dans l'espoir d'une expérience cathartique, constatent vite que l'Antarctique est loin d'être le lieu idéal pour se débarrasser de leurs hantises personnelles, puisque l'espace supposé vide fourmille déjà de 〉fantômes〈 de tout genre: de spectres d'explorateurs précédents, de revenants de leur propre passé traumatique, mais aussi d'images et de voix 〉fantomales〈 produites par la technologie moderne. La parole est à »nous, les fantômes« dont la voix collective domine le texte. White, échographie d'une époque surmédiatisée, esquisse ainsi une 〉hantologie〈 littéraire et une théorie 〉spectrale〈 des médias. Cet essai propose une lecture de ce roman hanté/hantologique suivant les traces déconstructrices inscrites dans le texte lui-même.
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