État, Politique et absence :: le 'statut' des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE)

• Malika Gouirir ^[1]
  1. [1] Paris Descartes University

     Paris Descartes University

     París, Francia

     
• Localización: Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, ISSN 0997-1327, Nº. 144, 2018 (Ejemplar dedicado a: Mobilités et migrations en Méditerranée : Vers une anthropologie de l’absence ?), págs. 81-98
• Idioma: francés
• Títulos paralelos:
  • State, Politics and Absence:: the status of Moroccans Living Abroad (MLAs)
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• Resumen
  • English

    Migrants are subject to the public policies of both emigration and immigration countries. By the designation “Moroccans residing abroad”, or “MRE” (Marocains Résidant à l’Etranger), Morocco signals to all of its citizens the existence of a relation of filiation that could never be broken or forgotten. The establishment of rights and specific arrangements has replaced the direct control of migrant populations. The MRE are not always aware of having the benefit of special arrangements. Ignorance of Moroccan law prevents those “silent” MRE from claiming this status. The simultaneous holding of multiple citizenships may lead to conflicts. Such questions, when linked to personal status, shed light on persistent dilemmas on such issues as heritage and the right to vote. The “digital” MRE become “ambassadors” of their “country”. Contemporary social networks can partially compensate their physical absence. The “migrant” is released from the feeling of never being at home. However, the difficulties of the concrete exercise of these rights raise the issue of the political and symbolic existence of this community with its multifarious links to various territories. All of them face the issue of the heritage of property but also of family histories and the “obligation of memory” towards their ancestors buried in Morocco.

  • français

    Les immigrés sont les sujets de politiques publiques des pays d’immigration et d’émigration. Par l’appellation MRE, Marocains Résidant à l’Étranger, le Maroc entend bien rappeler à tous ses ressortissants un lien originel d’affiliation qui ne pourrait en aucun cas être rompu, ou être oublié. La mise en place de droits et dispositifs distinctifs s’est substituée au contrôle direct des populations migrantes. Les MRE, ne sont pas tous conscients de bénéficier de mesures spécifiques. La méconnaissance des lois marocaines ne permet aux MRE silencieux de revendiquer ce statut. L’exercice simultané de citoyennetés entraine des contradictions. Ces interrogations (liées au statut personnel) éclairent les dilemmes persistants lors des héritages et du droit de vote. Les MRE numériques deviennent, eux, ambassadeurs du pays. La modernité des réseaux sociaux supplée en partie à leur absence physique. Le migrant est délivré du sentiment de n’être jamais chez lui. Mais les difficultés concrètes d’exercice des droits posent la question de l’existence politique et symbolique de cette communauté aux attaches territoriales virtuellement multiples. Pour tous, se pose la question de l’héritage des biens mais aussi des histoires familiales et du devoir de mémoire vis-à-vis des ascendants enterrés au Maroc